"Cancion sin nombre", au ciné

En 1988, Georgina, une paysanne andine, enceinte, va accoucher dans une clinique "d'Assistance médicale", à Lima, au Pérou. Au réveil, le bébé a disparu, sans doute victime de trafiquants. Et à sa suite, la clinique elle-même n'est plus là. Le désespoir de Georgina est à la mesure du brouillard qui flotte au-dessus d'un paysage sinistre. Eh bien, le film n'est pas fait pour les touristes.  On n'y voit que des cabanes en bois et des constructions sans grâce.
Le journaliste qui accompagne la paysanne est intéressé par la disparition des enfants. Mais il se heurte à l'indifférence et à la corruption qui règnent partout. Inspiré par un fait divers authentique, le film est austère, d'une poésie désespérée. Une organisation terroriste, "Le Sentier lumineux", est citée. Elle fait régner la terreur depuis des années. La misère, les disparités ethniques sont présentes, encore traversées par les rituels et les croyances de la tradition Quechua. 
Il y a peu d'espoir dans le film de Melina Léon, mais j'en sors apaisée. Comme Georgina.