Albert Camus et la Peste brune

En avril 1942 surgit au Maghreb la maladie du Typhus, qui frappe une centaine de milliers d'Algériens. Un camp de malades était entouré d'un cordon sanitaire de travailleurs sénégalais. Le typhus est une réalité et un symbole de la peste. Roblès, écrivain, donne des descriptions précises à Camus qui prend des notes en fumant des Bastos. 
L'Etranger, son roman, est édité en juin 1942 par Gallimard. Camus est malade et crache à nouveau le sang. Le Docteur Cohen lui fait un pneumothorax. Camus se bat contre la tuberculose. Il se promène jusqu'à la falaise d'Oran, le meilleur endroit pour penser à la peste et à tout ce qu'il veut faire. Son roman sort en librairie et bientôt aussi son essai "Le Mythe de Sisyphe", sort à l'automne quand sa femme Francine, enseignante, le quitte pour faire sa rentrée scolaire. il se met à rédiger les premières pages de La Peste. Bientôt il aura 29 ans. Son travail est bien avancé mais il ne le satisfait pas. Il faudra tout recommencer, une deuxième version puis une troisième. 
Pendant ce temps il prend connaissance des livres de Jean-Paul Sartre, qui termine son monument, l"Etre et le Néant. Les deux écrivains se croisent pour la première fois. A propos de La Peste, Camus s'explique : "Je veux exprimer au moyen de La Peste l'étouffement dont nous avons tant souffert. " Pour tous aujourd'hui La Peste est la métaphore de la peste brune, celle du nazisme et des fascistes.