Michel-Ange, drame, au ciné

Attention, chef d'oeuvre ! C'est la rumeur publique qui le dit, et elle a raison. Il y a, dans ce film, de nombreux moments de génie. Un film historique et réaliste, autant que poétique, une poésie brutale, et même sanglante, c'est l'époque qui le veut.
Andreï Konchalovski a conçu son film comme "une vision", un genre populaire à la fin du Moyen-Age, qui a culminé avec "La Divine Comédie" de Dante. Ce genre pousse à de multiples interprétations des personnages et des événements éclairant la conscience. Celle d'un homme de la Renaissance, avec ses superstitions, et sa foi dans les miracles. Andreï Konchalovski voulait montrer non seulement l'essence de Michel-Ange mais également les odeurs, les saveurs, et les couleurs du XVIème siècle, cruel mais beau et inspiré.
Après une longue recherche, le réalisateur a choisi Albert Testone pour sa ressemblance étonnante avec les portraits de l'artiste. Il ne cherchait pas un acteur professionnel mais il le voulait crédible. Pour les autres rôles il a trouvé des visages expressifs et de belles femmes, étonnamment muettes. 
Michel-Ange est mort à Rome à l'age de 89 ans. Une belle performance eu égard à la longévité de son siècle et malgré une vie épuisante.