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Ce titre se veut un hommage à l'écrivain qui a été mon maître quand j'étais éditée par Calmann-Levy. Il se justifie par la longueur des phrases et leur bon équilibre, par la recherche de ses adjectifs. La comparaison s'arrête, naturellement, pour ce qui touche l'orientation sexuelle.
Ce nouveau récit, "Je voulais leur dire mon amour", est de la littérature à son meilleur. "Cela faisait plus de cinquante ans que je n'étais pas revenu en Algérie où j'étais né, d'où nous étions partis sans rien." nous raconte l'auteur. Je voudrais citer aussi une phrase où Pancrazi évoque les dernières sauterelles de juin : "Celles qui suivaient, les plus lentes, amoindries, déclinantes, inoffensives, comme lassées de ravager, aux élytres grisâtres, sèches, vieillies, presque transparentes, sans les couteaux des ailes émoussés par les années de ciel et d'invasion de la terre, et qu'on n'avait même pas envie de rattraper" (...) La place me manque, mais il faut aller au texte, c'est un régal de tous les instants. Est-ce le grand retour de l'adjectif ? Je le souhaite.
"Je voulais leur dire mon amour", Ed. Gallimard, 129 pages, 12,50 euros.