Doré sur tranche (de vie)

Illustrateur, comique, peintre et sculpeur, Gustave Doré était tout cela. C'est bien ce qu'on ne lui pardonnait pas. Cet artiste inclassable n'était pas passé par les études classiques. Autodidacte, il travaillait à seize ans pour l'éditeur Philippon. Mais, loin de s'enfermer dans le dessin satyrique, comme son maître Daumier, il a voulu illustrer Dante, Shakespeare, La Fontaine, Racine et Corneille. L'exposition du musée d'Orsay retracera tout ce parcours atypique.

Pour ma recherche sur l'histoire du Diable, j'ai fait venir un recueil anglais de ses gravures sur l'Enfer de Dante, aussi horrifique que je l'espérais. Il l'avait publié lui-même en 1861 car aucun éditeur n'en voulait.

On pourra voir aussi à Orsay ses grandes peintures dans le genre "Histoire", le plus prestigieux des genres, par lequel il voulait se faire reconnaître enfin, comme un artiste à part entière. Peine perdue, il mourra à la tâche, prématurément, à l'âge de 51 ans.

Du 11 février au 11 mai 2014,"" Gustave Doré (1832-1883), l'imaginaire au pouvoir", au musée d'Orsay.